Passons un moment avec L'arbre aux étoiles, client professionnel à Fatouville-Grestain (27).
En quoi consiste votre activité ?
Créé en 2013 à quelques kilomètres de Honfleur en Normandie, l'écolieu l'arbre aux étoiles est un espace conçu pour prendre soin de soi, des autres et du vivant, afin de soutenir la transformation sociétale dans toutes ses dimensions :
- sur le plan personnel, avec une large offre de stages résidentiels (Yoga, permaculture, développement personnel, pratiques créatives, intuition, gestion du stress...)
- dans la sphère professionnelle en accueillant les séminaires des entreprises engagées et en les accompagnant grâce à une offre de formation sur les sujets de l’impact ou de l’économie régénérative…
- et sur le territoire, pour nourrir les liens localement (concerts, ateliers, projections, conférences, chantiers participatifs, festival annuel ...)
Comment avez-vous connu Enercoop Normandie et pourquoi avoir fait ce choix ?
Nous avons connu Enercoop sur un stand à un événement de la vie locale (à L’escargotier au Marais Vernier de mémoire) et ce choix a été pour nous une évidence. En cohérence avec notre charte écologique, nous souhaitions recourir à une énergie à la fois décarbonée et locale, et en qualité de lieu d’accueil, s’en faire les ambassadeurs pour davantage d’impact.
Si vous deviez conseiller Enercoop Normandie à une relation, un proche, un partenaire, que lui diriez-vous ?
Je parlerai en premier lieu de la relation humaine que nous percevons au-delà du rapport client-fournisseur. Ensuite j’évoquerai l’esprit coopératif. Choisir Enercoop, cela va bien au-delà d’un choix écologique, c’est choisir le seul fournisseur qui appartient à ses sociétaires, et cela change tout. C’est faire l’expérience de nouvelles formes de gouvernance, plus participatives, plus inclusives. C’est reprendre du pouvoir localement, faire converger l’impact écologique et l’impact social. Enfin, c’est une manière d’appréhender le vrai coût de l’énergie.
Quelle est, selon vous, la valeur commune partagée par votre structure et Enercoop ?
Je parlerai de trois valeurs en fait, qui me semblent co-dépendantes pour faire advenir un monde nouveau :
- Le respect du vivant
- L’ancrage territorial
- La confiance dans l’intelligence collective
Pourriez-vous nous expliquer rapidement pourquoi ?
A l’arbre aux étoiles, nous nous mettons résolument au service du vivant dans son ensemble, incluant aussi l’humain, en cultivant l’écologie extérieure et intérieure.
Dans cet espace qui relie les mondes, nous dynamisons la vie locale en proposant des petits événements ainsi qu’un festival annuel… Dans les mois et années à venir, nous souhaitons tout particulièrement déployer ce volet afin que le lieu soit un lieu-ressource pour le territoire. Nous avons à cœur d’activer les synergies avec les associations locales, pour travailler sur l’inclusivité du lieu et adresser des populations moins familières des écolieux. A titre d’illustration, nous souhaitons par exemple organiser des séjours dédiés aux soignants ou aux aidants. Vous trouverez plus d’informations sur notre vision dans la page de campagne de financement participatif actuellement en cours sur Uule.
Enfin, nous expérimentons de nouvelles manières de faire ensemble, avec les outils de l’intelligence collective, la pratique des cercles de partage favorisant l’écoute et la prise de parole, ou encore une gouvernance horizontalisée qui donne à chacun de l’autonomie.
Si vous pouviez imaginer un monde idéal dans dix ans, à quoi ressemblerait-il selon vous ?
L’utopie est une thématique qui nous est chère et qui sera à l’honneur dans notre prochain festival en septembre 2025. Récemment j’ai été particulièrement touchée par le roman d’Hadrien Klent « La vie est à nous ! », qui m’a redonné confiance dans la capacité de la France à être pionnière sur certains sujets de transition sociétale, et à inspirer d’autres pays.
Dans ce roman, la semaine de travail est de 15 heures et le temps libre est consacré notamment à se mettre au service du bien commun en intervenant auprès d’institutions ou d’associations de son choix. Dans le même registre, « Utopies réalistes » de Rutger Bregman est également passionnant car extrêmement documenté sur des expériences réalisées « in real life » et qui ont fait leurs preuves. Très utile pour déconstruire un certain nombre d’idées reçues en la matière.
Comment espérez-vous contribuer à cet avenir, à travers votre engagement avec Enercoop ?
Au-delà d’être des sanctuaires de biodiversité, les écolieux sont des lieux qui inspirent nos futurs désirables de mille manières. Ils permettent de se ressourcer, se reconnecter au vivant, se former, se rencontrer, se retrouver ou se reconnaître, célébrer… Ils favorisent les guérisons aussi parfois, et permettent de reprendre confiance, en soi, en l’autre, en le groupe. Ce sont de véritables laboratoires de transformation sociétale car on y expérimente de nouvelles manières d’habiter la terre, et de vivre ensemble. Ils donnent lieu parfois à des changements de trajectoire, à l’échelle personnelle ou plus systémique lorsqu’il s’agit d’entreprises. En fait, ce sont des lieux qui font des ponts : entre les âges, entre les modes de vie urbains et ruraux, entre science et conscience, entre esprit et matière, entre aujourd’hui et demain…
Plus pratiquement, dans ce lieu, nous pouvons aussi accueillir des réunions d’information ou de projets en lien avec Enercoop, dans des périodes sans activité.
Quel conseil donneriez-vous à quelqu'un qui souhaite faire un pas vers un mode de vie plus durable, mais qui ne sait pas par où commencer ?
Il n’y a pas à mon sens de mode opératoire déterminé, le premier pas est propre à chacun selon sa sensibilité et ses centres d’intérêts. Je pense que cela commence en tous cas par la relation à l’autre, que ce soit en faisant du bénévolat au sein d’une association, ou en allant à un événement (stage, festival, conférence…) pour regagner confiance dans le collectif. Nous sommes convaincus que la transition relationnelle est source de toutes les autres transitions : comment construire le monde de demain si nous n’arrivons pas à communiquer entre nous ?
Une excellente porte d’entrée est aussi le prendre soin (en démarrant par exemple une pratique de yoga) ou encore de s’interroger sur le contenu de son assiette, qui est un levier énorme de changement sociétal et de santé…
Plus pratiquement, dans ce lieu, nous pouvons aussi accueillir des réunions d’information ou de projets en lien avec Enercoop, dans des périodes sans activité.
Qu'est-ce qui, selon vous, est essentiel pour rester motivé(e) dans un engagement écologique ?
Pour rester motivé, il faut à mon sens :
- prendre soin de son énergie et diversifier ses moyens d’action pour ne pas s’épuiser,
- s’aménager des temps de connexion joyeuse avec d’autres personnes engagées, pour se sentir nombreux, et cultiver une forme d’espérance,
- renoncer à l’idée de convaincre tout le monde et prendre conscience que les grands changements sociétaux qui se sont produits par le passé se sont manifestés au passage de seuils critiques bien en deçà de la majorité des 50 % d’une population, et plutôt autour de 16 %
- renoncer à l’idée que nous verrons le changement de notre vivant et comprendre qu’il se fera peut-être à travers nous plus que par nous. Cette approche véhiculée par Joana Macy, auteure américaine à l’origine de la méthode « le Travail Qui Relie », permet de renouer avec le plaisir d’être en vie dans cette période tellement complexe.
C’est l’esprit de cette citation du poète persan Rumi : « Vous n'êtes pas une goutte dans l'océan. Vous êtes tout l'océan en une goutte. »
Soutenir l’écolieu :
L’arbre aux étoiles lance actuellement une campagne de financement participatif pour projeter l’écolieu dans le temps et amplifier son impact social et écologique. Engagez-vous pour le vivant à nos côtés !