L'énergie des sociétaires normands :
rencontre avec Heïdi HENC

Passons un moment avec Heïdi HENC. Ingénieure en énergies renouvelables, elle coordonne le bureau d’études photovoltaïques d’Enercoop Normandie et œuvre au quotidien pour une transition énergétique citoyenne. Formée à l’ESIGELEC à Rouen, elle met son expertise technique, son sens de la coopération et son engagement militant au service de projets solaires éthiques et locaux. À travers son travail et ses actions de sensibilisation, elle milite pour un modèle énergétique plus sobre, coopératif et accessible à toutes et tous.
Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Heïdi HENC, j’ai 25 ans et je suis ingénieure dans les énergies renouvelables. Au sein d’Enercoop Normandie je suis chargée d’études photovoltaïques et coordinatrice du bureau d’études photovoltaïques, en gros je fais le lien avec les autres services d’Enercoop Normandie comme le service commercial, la vie coop et la communication. Je gère aussi le planning des prestations d’étude auprès de mes collègues et je forme les nouvelles recrues.
J’ai grandi en Seine-et-Marne près de Disneyland Paris, puis j’ai suivi la Seine et ai atterri à Rouen en école d’ingénieurs, à l’ESIGELEC. J’ai suivi la dominante Énergies et Développement Durable, qui manquait cruellement de développement durable à mon goût, donc j’ai pris la présidence de l’association de développement durable de l’école où l’on proposait des paniers de fruits & légumes bio d’un producteur local à prix intéressant, ainsi que des cleanwalks, et autres événements pour amener les étudiantes et étudiants à penser l’ingénierie autrement.
Comment avez-vous connu Enercoop ? Et qu’est-ce qui vous a convaincu·e de nous rejoindre ?
Durant mon stage de 4ème année, ma classe a reçu une offre de contrat d’apprentissage émise par Enercoop Normandie qui voulait créer un bureau d’études photovoltaïques, et ça tombait bien car je me suis découvert un fort intérêt pour la technologie photovoltaïque durant mes études à l’ESIGELEC ! L’offre dénotait fortement des autres que j’avais pu voir qui étaient très orientées industrie et production et ne mettaient pas en avant la transition énergétique, l’écologie, l’aspect social de l’énergie. J’ai donc candidaté très rapidement ! Ce qui m’a convaincue, c’est que durant l’entretien, on a plus discuté décroissance, sobriété énergétique et engagement personnel que développement de projets.
Si vous deviez conseiller Enercoop Normandie à une relation, un proche, un partenaire, que lui diriez-vous ?
En tant que salariée, j’évoquerai 2 choses : d’abord, la bienveillance qu’on retrouve dans l’équipe avec une réelle volonté de co-construire et d’évoluer ensemble peu importe notre service et notre niveau de connaissance. Ensuite, la flexibilité qui, associée à la confiance et l’autonomie, permettent d’avancer sereinement sur son travail tout en proposant de nouvelles idées, en ayant droit à l’erreur et en s’engageant sur de nouvelles responsabilités si on en a l’envie.
Quelle est selon vous, la valeur commune partagée par votre structure et Enercoop ?
La valeur qui me semble la plus présente dans mon quotidien au sein d’Enercoop Normandie est la coopération, que ce soit sur notre territoire, avec les clients, d’autres coopératives et associations ou avec les autres Enercoop locales.
Et pourquoi cette valeur vous parle particulièrement ?
La création de l’activité de bureau d’études photovoltaïques était toute récente lorsque j’ai commencé à travailler au sein d’Enercoop Normandie, et la coopération entre Enercoop locales m’a permis de structurer les outils et méthodes d’études tout en faisant connaissance avec mes collègues d’autres régions !
Si vous pouviez imaginer un monde idéal dans dix ans, à quoi ressemblerait-il selon vous ?
Pour moi, le monde idéal est fait de synergies, de coopération et de bon sens. Un ouvrage qui illustre bien cela c’est la bande-dessinée « Imagine ta planète en 2030 » d’Amandine Thomas, aussi accessible aux enfants. On y illustre des situations où tout a été pensé pour fonctionner ensemble, des constructions et systèmes qui collaborent plutôt que s’entrechoquer, et j’y vois un avenir enviable et joyeux.
Comment espérez-vous contribuer à cet avenir, à travers votre engagement avec Enercoop ?
Au quotidien, mon travail consiste à accompagner professionnels et entreprises sur leurs projets photovoltaïques. Du coup, pour toucher un peu le public des particuliers, j’essaye de participer à des événements comme des salons, festivals, des ateliers pédagogiques d’associations, ou simplement des discussions avec mes proches et des connaissances pour amener de l’information et échanger sur l’énergie, le photovoltaïque, la consommation d’électricité. Pour beaucoup de gens, il est plus simple d’être convaincu par une discussion informelle et agréable autour d’une bière qu’en lisant 50 brochures et guides plus ou moins techniques.
Quel conseil donneriez-vous à quelqu'un qui souhaite faire un pas vers un mode de vie plus durable, mais qui ne sait pas par où commencer ?
On peut se renseigner sur les différents enjeux de la transition écologique dans des ouvrages, documentaires, fresques et autres et voir ceux qui nous parlent le plus dans un premier temps : l’alimentation, les transports, les biens de consommation, les voyages, l’engagement politique, la biodiversité, etc. Les nouvelles habitudes prennent du temps à s’implanter, il vaut mieux changer petit à petit et tenir dans le temps que tout changer d’un coup et en avoir marre au bout de 2 semaines. Par exemple, faire le tri sélectif amène la question des déchets, donc on pense à passer au vrac autant que possible. Puis le vrac peut amener le bio et le respect de la saisonnalité des produits, puis réduire les protéines animales ou rejoindre une AMAP, etc. Pour être tenable, je pense que ça doit être un processus, pas un gouffre soudain.
Qu'est-ce qui, selon vous, est essentiel pour rester motivée dans un engagement écologique ?
Je pense qu’il faut régulièrement prendre du recul pour éviter de tomber dans l’auto-flagellation et la pureté militante, où le moindre écart devient un grand échec personnel. Un engagement militant demande de l’endurance et d’accepter qu’on ne sera jamais parfait ou parfaite, il arrive que des événements de la vie ou situations personnelles passent au premier plan. Si dans ces moments on en vient à vivre uniquement dans la culpabilité de ne pas avoir respecté nos mesures écolos à 200 %, alors ce n’est plus un engagement motivant qui nous porte mais un poids qui nous écrase. Alors valorisons nos efforts, poursuivons-les, et acceptons de ne pas être au même niveau sur tous les fronts en même temps !
Contact
Email : heidi.henc@enercoop.org
Téléphone : 02 32 80 99 87