Publié le mardi 13 septembre 2022

Saint-Joachim (44) :
en route vers l'autonomie énergétique

Ecole de Saint-Joachim

A Saint-Joachim, commune rurale de 4000 habitants située dans le parc de Brière, on innove depuis plus de 10 ans pour développer la production photovoltaïque sous toutes ses formes et cheminer vers l’autonomie énergétique. Aux manettes : une équipe municipale volontariste, qui apprend en faisant !

Un objectif central : réduire la facture énergétique de la commune

C’est au cœur du Parc de Brière que se niche la commune de Saint-Joachim, dont la notoriété dépasse largement le joli marais situé entre Nantes et la côte Atlantique. Si vous avez déjà croisé le nom de cette commune, c’est peut-être car vous rêvez d’un repas à la table étoilée d’Eric Guérin, dont le fameux restaurant La Mare aux oiseaux, est à Saint-Joachim. Mais c’est peut-être aussi car vous vous intéressez aux projets innovants menés par les communes pour cheminer vers l’autonomie énergétique (ou les deux, rien n’empêche d’être gourmet ET curieux !).

Il y a une quinzaine d’années, l’équipe municipale de Saint-Joachim commence à s’intéresser aux énergies renouvelables sous un prisme avant tout économique : comment peuvent-elles contribuer à réduire la facture énergétique de la commune sans que l’investissement de départ ne grève les finances publiques ?

La commune débute sa réflexion en traitant sa dépendance au gaz, ce qui a conduit à des premières actions de maîtrise de la demande en énergie (isolation des bâtiments, maîtrise des usages en équipant les locaux de thermomètres et hygromètres connectés à un système de supervision centralisé) et au recours au solaire thermique. Les premières centrales photovoltaïques sont ensuite installées sur les bâtiments publics et leur production est d’abord intégralement revendue. Dès 2016, les tarifs d'achats ne sont plus satisfaisants par rapport aux recettes attendues et Saint-Joachim prend la voie de l'autoconsommation.

La toute première opération d’autoconsommation collective des Pays de la Loire

Que de chemin parcouru depuis ! En 2022, la facture d'énergie annuelle de Saint-Joachim (électricité et gaz compris) n'a pas dépassé 100 000 €, elle consomme 350 000 kWh et produit 600 000 kWh. Lorsqu’un nouveau bâtiment communal est construit, la mairie impose à l’architecte de pouvoir installer une centrale photovoltaïque d'une belle puissance en toiture. Cerise sur le gâteau : les taux des impôts locaux n’ont pas augmenté depuis 2008 et la dette est quasi éteinte sur le budget principal de la commune. Tous les investissements liés à la production d’énergie ont été portés par un budget spécifique avec un financement par emprunt. Cette transition n’a donc rien coûté aux contribuables, qui en retireront au final les bénéfices.

Mais en 2019 Saint-Joachim franchit une étape supplémentaire en développant la toute première opération d’autoconsommation collective de la région Pays de la Loire. A ce jour, les toitures photovoltaïques de 7 bâtiments municipaux produisent de l’électricité pour alimenter une vingtaine de structures communales. Les électrons sont produits sur des bâtiments aussi variés que la salle de sports de raquettes, la salle des fêtes, la salle de Concert La Scène du Marais ou...les toilettes publiques !

Enercoop est un partenaire privilégié de cette opération d’autoconsommation collective car elle rachète le surplus d’électricité produit et assure la responsabilité d’équilibre.

> Voir notre article "Collectivités territoriales et autoconsommation collective"

Des panneaux photovoltaïques jusque sur le cimetière

L’équipe municipale de Saint-Joachim ne compte pas s’arrêter en si bon chemin : une nouvelle centrale photovoltaïque devrait naître sur le cimetière municipal et alimenter notamment l’Epahd tout proche. Pour cette nouvelle opération, une communauté énergétique citoyenne est en cours de constitution. Les habitants de la commune auront la possibilité d’acheter jusqu’à 4 panneaux photovoltaïques pour bénéficier de leur production, avec pour objectif une baisse substantielle de leur facture d’électricité.

Les installations aérovoltaïques : testées et approuvées

L’engagement de la commune en faveur du développement de la production d’électricité renouvelable se démarque par sa capacité à innover. La recette de la production EnR à la "sauce Saint-Joachim" est relativement simple : tester puis ajuster sa stratégie en cheminant, qu’il s’agisse du modèle économique des centrales, du foncier utilisé, ou des solutions techniques choisies. Ainsi, elle privilégie désormais les installations aérovoltaïques, avec des panneaux français fabriqués dans la région nantaise. Cette technologie hybride assez récente combine le meilleur du solaire thermique et du solaire photovoltaïque. Les panneaux aérovoltaïques permettent de produire de l'électricité et de récupérer l'air chaud en face arrière, qui est ensuite filtré et insufflé dans le bâtiment pour améliorer le confort thermique. Les panneaux aérovoltaïques permettent aussi de rafraîchir les bâtiments durant les nuits d'été, la température sous les panneaux étant alors inférieure à l'air ambiant.

La commune voit déjà plus loin : elle a pour objectif d'être en autonconsommation à 100 % d'ici une dizaine d'années et travaille pour ce faire sur des solutions de stockage.

Pas moins d'une cinquantaine de collectivités sont d'ores-et-déjà venues visiter les installations de Saint-Joachim et repérer les facteurs de succès. C'est toujours bien volontiers que l'équipe municipale partage son expérience d'une transition énergétique menée pas à pas, issue d'une collaboration étroite entre élus et techniciens de la mairie, avec le concours de citoyens associés notamment dans le projet d'ombrières sur le cimetière. Espérons que l'expérience fasse rapidement des émules !

Un grand merci à Denis Salaün, en charge des finances de la commune, d'avoir fait visiter les installations à l'équipe et au conseil d'administration d'Enercoop Pays de la Loire le 29 août dernier.

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