Passons un moment avec notre sociétaire Julie Plantaz, à Caen. " Chez Enercoop, on considère que chacun peut prendre des responsabilités (et on lui fait confiance) à partir du moment où iel est accompagné.e. Pour moi c’est ça l'éducation populaire. On cherche aussi à produire un produit de qualité et équitable en y mettant de notre personne (financièrement, en temps et en énergie). Ces deux points reviennent à sortir de cette logique individualiste et compétitive qu’est le libéralisme. C'est-à-dire créer un marché et un espace de décision où celui qui est moins doté en capitaux peut rattraper les autres".
Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je suis Julie , j’ai 26 ans je suis originaire de Fécamp mais j’habite à Caen. Je travaille pour une communauté de communes comme chargée de Transition écologique et Mobilité. J'aime les gros gâteaux, prendre soin de mes proches et refaire le monde avec un (ou deux) verres de vin.
Comment avez-vous connu Enercoop et qu'est-ce qui vous a donné envie de nous rejoindre comme cliente et sociétaire ?
Je ne sais plus comment j’ai connu Enercoop. J’ai toujours eu une forte conscience écologique alors quand j’ai eu mon premier appart j’ai dû chercher le fournisseur d'élec le plus écolo et souscrit un abonnement. A l'époque Enercoop offrait les frais de dossier à ceux qui devenaient sociétaires alors j’ai souscrit une part ! Pas très glorieux je sais… mais il faut reconnaître les réussites Marketing de notre coopérative.
Si vous deviez expliquer Enercoop Normandie à un⋅e ami⋅e ou à un⋅e collègue, que diriez-vous ?
C’est un groupe de personnes d’horizons différents (pas si différents, quand même…) qui se regroupent pour prendre en main leur consommation (d'élec en l’occurrence) et discuter de la meilleure manière de faire, le plus justement pour tous les partis. C’est aussi une belle aventure humaine où on apprend à travailler en équipe et à faire la fête ! Car la convivialité c’est important. .
Y a-t-il une valeur ou un principe d'Enercoop qui vous parle particulièrement ?
La démocratie : porter un avis dans l’espace public, débattre et monter collectivement en compétences puis enfin accepter l’issue même si ce n’est pas forcément celle qu’on aurait souhaité. C’est l’humilité de l’individu dans le collectif, une profonde marque de confiance et le respect de l’autre.
Pourquoi cette valeur là en particulier ?
Parce que j’ai l’impression qu’on prend trop souvent les gens pour des idiots. Chacun est capable de réfléchir et de donner un avis argumenté. Dans le quotidien, au travail, dans les médias, en politique, et même parfois au sein de nos cercles amicaux, on est souvent contraint par la loi de celui qui parle le plus fort ou lâche le morceau en dernier. En tant que petite blonde joufflue, j’ai souvent été infantilisée et rarement écoutée avec sincérité. À force de frustrations est née une conviction : même quelqu’un qui, en apparence, ne maîtrise pas un sujet peut nous apprendre quelque chose. C'est stimulant d’être surpris par un argument inattendu qui nous pousse à approfondir ou remettre en question une idée. Je m’efforce donc d’écouter tout le monde, car c’est dans l’altérité qu’on apprend véritablement à penser par soi-même.
Si vous deviez imaginer un monde idéal dans dix ans, à quoi ressemblerait-il selon vous ?
Il s’agirait d'une société où les enfants, les personnes âgées, les étrangers… auraient une véritable place, où les jeunes peuvent accéder à des responsabilités, où la réussite professionnelle ne repose plus sur une compétition libérale mais plutôt sur le soin à autrui et le respect de soi-même dans son individualité. Un monde où le marché et la consommation s'adaptent aux besoins réels des humains et aux capacités de la planète. En attendant, un monde où les présidents ne sont pas condamnés pour association de malfaiteurs serait déjà pas mal.
En quoi votre engagement avec Enercoop peut-il contribuer à ce monde idéal ?
Chez Enercoop, on considère que chacun peut prendre des responsabilités (et on lui fait confiance) à partir du moment où iel est accompagné.e (par les salariés, le Conseil d'Administration, des formations et le temps). Pour moi c’est ça l'éducation populaire. On cherche aussi à produire un produit de qualité et équitable en y mettant de notre personne (financièrement, en temps et en énergie). Ces deux points reviennent à sortir de cette logique individualiste et compétitive qu’est le libéralisme. C'est-à-dire créer un marché et un espace de décision où celui qui est moins doté en capitaux peut rattraper les autres.
Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui voudrait adopter un mode de vie plus durable, mais qui ne sait pas par où commencer ?
Je pense qu’il faut commencer par observer : comment vivent les gens ? comment circulent les voitures, quelles infrastructures structurent mon village, ma ville, mon paysage ? À quoi ça sert tout ça autour de moi ? Est ce vraiment nécessaire ? D’où vient la nourriture que je mange ? Les questions arrivent toutes seules quand on prend le temps d’observer. Il faut se sentir légitime à questionner les circuits qui nous entourent déjà. Ensuite il faut faire les choix de consommation qui nous semblent justes selon notre sensibilité et éventuellement nous engager au travers d’association ou même politiquement si on en a les moyens.
Et pour vous, qu’est-ce qui est essentiel pour rester motivée dans votre engagement écologique au quotidien ?
Ce qui me motive avant tout, ce sont mes enfants, ainsi que toutes les populations qui subiront les premières les conséquences du dérèglement climatique et de la dérive autoritaire des politiques actuelles. Je ne peux pas abandonner cette lutte car ce sont eux qui devront affronter, encore plus durement que je ne le fais déjà, les effets du libéralisme à tout prix et des politiques internationales d’une poignée d'hommes orgueilleux. Je veux qu’ils aient des perspectives sociales et environnementales désirables, même si, parfois, j’ai du mal à concevoir ce monde justement.









