Publié le jeudi 21 juillet 2022

Débunkons 3 idées reçues sur les EnR - Épisode 1

Quand on parle d’énergies renouvelables (EnR), un certain nombre d’idées reçues ont la peau dure. Cet été, Enercoop vous propose de vous pencher sur ces idées reçues et de les démystifier - ou les débunker ! Aujourd’hui, regardons 3 idées reçues bien particulières : 1/ Personne ne veut des énergies renouvelables, 2/ Les EnR ne bénéficient qu’aux promoteurs 3/ Les EnR coûtent trop cher et ne sont pas un bon investissement 

“Personne ne veut des énergies renouvelables”

Et plus précisément, personne ne veut des énergies renouvelables proches de chez eux. Ce principe a un nom : il s’agit du NIMBY - Not in my backyard, à traduire par “pas dans mon jardin”. C’est une des idées reçues les plus utilisées autour des EnR, mais plus particulièrement dans le cas de l’éolien. Si les débats autour de l’éolien se sont tendus, portés par une minorité très audible, la majorité des français est en fait favorable aux éoliennes. Voici quelques chiffres pour mieux le comprendre, issus d’une enquête Harris pour France Energie Eolienne (FEE) :  

  • L’opinion est très stable avec une très large majorité d’opinion favorable et de soutien : 76 % des Français, soit les trois quarts !
  • 76 % des riverains de parcs sont également favorables à leur présence ;
  • Soutien fort des générations les plus jeunes  : 91 % d’opinion favorable chez les 18/34 ans, fruit d’une réelle conscientisation des enjeux climatiques et de transition énergétique.

Cette appétence des plus jeunes pour les renouvelables est d’ailleurs un fait que nous avions constaté dans notre enquête sur les Français et les EnR en 2021. Les EnR, éoliennes comme solaires, sont bien perçues par la majorité de la population, comme le montre une enquête IFOP pour le Syndicat des énergies renouvelables (SER).  Certains parcs ont été développés de manière non concertée avec la population locale et sans respecter la réglementation - notamment environnementale - en vigueur, générant de légitimes tensions. Sans minimiser les nuisances que ces quelques cas ont pu générer pour les riverains de ces parcs, Enercoop insiste sur l’importance de ne pas laisser des cas isolés impacter négativement toute une filière. Les EnR peuvent et doivent se développer en bonne intelligence avec les populations locales, et impliquer les citoyens. C’est exactement ce que font les projets d’énergie citoyenne.

“Les EnR sont développées sans concertation avec les populations locales, et ne bénéficient qu’aux promoteurs”

Ce n’est pas le cas si les populations locales sont incluses dans le processus, comme c’est le cas avec les énergies citoyennes ! Enercoop met l’énergie citoyenne au centre de sa vision de la transition écologique et sociale. Les projets citoyens sont entendus comme des projets d’énergie renouvelable dans lesquels sont impliqués les citoyens et les collectivités locales, aux côtés des développeurs. Ils peuvent investir dans le capital du projet, et participer aux décisions selon un mode de gouvernance démocratique et transparent. 

  • L’ancrage local et la participation des habitants permettent l’émergence de dynamiques de territoires, de boucles de solidarités et de cohésion sociale. Par la gouvernance démocratique, l’intérêt local est pris en compte, et non le seul rendement. 
  • Ces projets génèrent également des retombées économiques locales quantifiables : Énergie Partagée (qui accompagne plus de 200 projets citoyens en France) estime que pour 1 euro investi dans un projet citoyen, 2,5 euros profitent au tissu économique local.
  • Enfin, l’énergie citoyenne permet une meilleure acceptabilité des EnR, en permettant aux citoyens de s’approprier le projet, d’avoir la main sur les décisions stratégiques et de mieux comprendre ses retombées.

Enercoop est convaincue que la transition énergétique ne sera réussie que si elle est ancrée localement, en redonnant aux citoyens les moyens d’être décisionnaires de la dynamique. L’énergie citoyenne permet précisément de conjuguer développement de moyens de production renouvelables et implication citoyenne à travers des structures coopératives et démocratiques. Au-delà de la meilleure acceptabilité sociale des projets ainsi développés, l’énergie citoyenne est à la source de la création de boucles de solidarités locales et des retombées sociales et économiques très positives pour les territoires. Partant de ce constat, l’ADEME a inclus des critères relatifs à la gouvernance citoyenne des projets de production dans son label sur les offres d’électricité verte “VertVolt”. De notre côté, nous soutenons le développement de ces parcs citoyens aux côtés de notre partenaire Énergie Partagée.

"Les EnR coûtent trop cher et ne sont pas un bon investissement "

Le dernier rapport de RTE propose une estimation très complète du coût de production des énergies dans le système électrique d’ici à 2050. Elle prend en compte les coûts actualisés (aussi appelés LCOE pour Levelized Cost of Energy, qui représentent l'ensemble des coûts des actifs de production d'électricité tout au long de leur durée de vie), mais aussi celui du combustible, du traitement des déchets, du développement des réseaux et des besoins de flexibilité.

  • Solaire : de 45 € /MWh (grandes toitures) à 110 € /MWh (petites toitures)
  • Éolien : autour de 40 € /MWh pour l’éolien terrestre et en mer posé, et 60 € /MWh pour l’éolien flottant

Les investissements nécessaires pour ces technologies seront décroissants dans les décennies à venir. 

  • Nucléaire historique : 30 à 40 € /MWh
  • Nouveau nucléaire : 60 à 85 € /MWh. Cette estimation a été rehaussée par la Cour des Comptes à 85 à 100 € /MWh, compte tenu de l’incertitude et du coût de gestion des déchets. 

Le coût des EnR varie, et il dépend de technologies relativement jeunes qui évoluent et s’améliorent ; la hausse de la demande pour ces équipements fera également baisser les prix. A l’inverse, si le nucléaire historique, massivement subventionné au départ, est amorti depuis des décennies, il n’en sera pas de même pour le nouveau nucléaire, qui repose sur des technologies immatures (Flamanville : 10 ans de retard dans la mise en service et au moins 8 milliards de surcoûts).

En parallèle d’une politique rigoureuse de sobriété, les EnR sont le moyen le plus efficace et le plus immédiat pour sortir de la dépendance aux énergies fossiles, cause de la crise des prix actuelle. Leur prix est stable, et, une fois construites, elles ne dépendent pas de facteurs géopolitiques : les développer largement dans le mix énergétique français aidera à éviter de nouvelles crises.

Pour en savoir plus sur les idées reçues sur les EnR

Retrouvez ici l'épisode 2 et ici l'épisode 3 !

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